A quelques 8 kilomètres d’ici, dans la commune d’Autouillet, une fuite de pétrole s’est déclarée le 24 février dernier. Le pipeline en cause, qui appartient au groupe TOTAL, a été mis hors d’exploitation le 25. La canalisation longue de 260 Km et de 40 cm de diamètre s’est fendue sur 2 mètres. Bien entendu une partie de son contenu s’est déversée dans les champs. Le volume de pétrole perdu est de l’ordre de 900 à 1 500 m³.
C’est beaucoup mais sans rapport avec une marée noire, pour comparaison en 1979 le tristement célèbre pétrolier Amoco-cadiz avait perdu 200 fois plus de pétrole brut et de fioul sur les côtes françaises.
Ce pipeline dessert notamment la raffinerie de «_Grandpuits_» qui fournit l’île de France en produits pétroliers.
D’après les calculs, on évalue à 30 000 m3 sur une dizaine d’hectares la quantité de terre polluée. Par effet de ruissellement, la nappe s’est étalée peu à peu et a partiellement contaminé le Lieutel, rivière à proximité du sinistre, laquelle se jette dans la Mauldre. Des petits barrages on été mis en place par les équipes de nettoyage.
50 à 200 personnes, selon la nature des travaux, s’affairent chaque jour sur le site dont l’accès est réglementé. Des réunions bi-hebdomadaires sont tenues en présence de représentants préfectoraux, d’élus, de représentants de TOTAL, des Associations et bien sûr les habitants intéressés par le problème.
Même si l’on peut espérer, à terme, un règlement sans trace de cette affaire (pour mémoire, le même type d’incident a eu lieu près du Havre en 2014), ça reste un mauvais coup pour notre environnement direct et, en premier lieu, pour les riverains et la faune locale obligés de supporter, outres les odeurs, les conséquences de cet accident majeur pour les communes impactées. Enfin, certaines voix se sont élevées sur le fait qu’aucun organisme non gouvernemental ou non lié à TOTAL n’ait été mandaté pour surveiller les opérations de dépollution.
(Plus d’informations sur la fuite : http://www.yvelines.gouv.fr/Actualites/Rupture-du-pipeline-Ile-de-France )
Les services de l’État, forts de récentes dispositions légales, et TOTAL, conscient de ses responsabilités, vont venir à bout, sans trop de séquelles, de ce problème d’environnement néanmoins, deux questions se posent à nous en tant que Mesnulois.
1) 30 000 m³, c’est 55 000 tonnes de terre à évacuer et à nettoyer, c’est énorme ! Le nettoyage durera plusieurs mois, jusqu’en novembre nous dit-on, par où passera l’inévitable ballet routier ? Nous avons demandé à Total et la Préfecture qu’il ne passe pas par Les Mesnuls. Nous avons été entendu, semble-t-il. Du fait des peu soucieuses indications des GPS, il faudra toutefois s’en assurer dans les faits.
2) Un même pipeline, le TRAPIL, traverse Les Mesnuls à l’est, celui-ci contient des produits plus fluides, sans doute plus polluants et plus dangereux que le pétrole d’Autouillet. Dans quel état est-il ? Quelles dispositions sont prises pour prévenir un incident similaire ?
(Plus d’informations sur le Trapil : https://www.trapil.com/).
Naturellement, la SDM suit l’évolution de ce dossier et en particulier ses implications locales.
Mercredi 20 mars 2019 – Entretien/débat TV78
avec Marc Rémond présenté par Aurélie Ronze